Gérard, Max-Léo

• Liège, Bruxelles

Max-Léo Gérard est issu d'une vieille lignée libérale à laquelle avaient appartenu plusieurs bourgmestres de Liège. Après des études d'ingénieur civil des mines, qu'il effectua à l'Université de l'État à Liège, il débuta à la Compagnie internationale des Borax et au Crédit général liégeois, puis entra au ministère des Affaires économiques au Havre, avec le titre de directeur de l'Office des questions financières (1917). En janvier 1919, il succéda à Jules Ingenbleek (voir notice) à la tête du secrétariat du Roi Albert Ier, qu'il servit jusqu'en 1924. Max-Léo Gérard occupa ultérieurement de nom¬breuses fonctions dans des institutions publiques et privées: directeur du Fonds d'amortissement de la Dette publique (1926-1935), à la tête duquel l'avait appelé Émile Francqui (voir notice), président de la Société d'économie politique de Belgique (1927-1931), il fut aussi président des Aciéries et Minières de la Sambre, administrateur de la Banque du Congo belge (1936-1938), président du comité de gestion de la Société de Bruxelles pour la finance et l'industrie (Brufina, 1937-1938), président de la Banque de Bruxelles (1939-1952) et président de la Banque belge d'Afrique (1940-1955). Membre du Parti libéral, Gérard fut en outre, de 1924 à 1926, directeur politique du journal <span style="font-style:italic">L'Indépendance Belge</span>. En 1929-1930, il participa, en tant qu'expert financier, à une mission de la Société des Nations (SDN). De 1935 à 1936, il siégea comme ministre extra-parlemen¬taire des Finances dans le premier gouver¬nement Van Zeeland, dont il influença certaines grandes options, notamment en matière de contrôle bancaire. Il redevint ministre des Finances dans le gouvernement Spaak (1938). Dans la seconde moitié des années 1930, il participa aussi activement aux travaux du Centre d'études pour la réforme de l'État. Au cours de la seconde guerre mondiale, Max-Léo Gérard fit partie du groupe de hauts dirigeants de l'industrie et de la finance mis sur pied par le gouverneur de la Société générale, Alexandre Galopin, aux fins de définir la ligne à suivre face à l'occupant allemand ("comité Galopin"). Après la guerre, il occupa encore les fonctions de président de l'Institut belge des Finances publiques (1947-1955), de président de l'Association belge des Banques (1949-1953) et de membre puis rapporteur de la Commission d'études pour la réforme des administrations de l'État (1953-1954). Max-Léo Gérard est l'oncle de l'homme politique libéral liégeois Jean Rey (1902-1983).

Archives de Max-Léo Gérard. </p>

<p> 1895-1955. - 4,75 m. - 224 nos. </p>

<p> <span style="font-style:italic">Acquisition</span>: Les Archives de Max-Léo Gérard ont été confiées aux AGR par Madame Max-Léo Gérard. Des versements furent effectués respectivement en décembre 1956 et en janvier 1957(<span style="font-size:small"> Signalons que le don effectué par Mme Gérard fit l'objet d'un avis du gouvernement, publié dans le Moniteur Belge du 19 avril 1957.) </span></p>

<p> <span style="font-style:italic">Littérature</span>: COSEMANS M., <span style="font-style:italic">Inventaire des archives de Max-Léo Gérard</span>, Bruxelles, 1995, p. 1-2. </p> <p> </span> <p> <span style="font-style:italic">Consultabilité</span>: La consultation des Archives de Max-Léo Gérard est subordonnée à une autorisation écrite préalable. Adresser la demande à l'Archiviste général du Royaume. </p> <p> <span style="font-style:italic">Contenu du fonds</span>: Bien que les multiples fonctions et mandats remplis par Max-Léo Gérard y soient inégalement représentés (voir <span style="font-style:italic">infra</span>, rubrique <span style="font-style:italic">Autre lieu de conservation</span>), ces archives constituent une documentation très variée sur de nombreux aspects de la vie politique, économique et sociale de la Belgique au cours de la première moitié du 20e siècle: politique gouvernementale dans les années 1935-1938, projets de réforme de l'État, finances publiques, libéralisme et Question royale. La correspondance entretenue par Max-Léo Gérard, et qui comprend également une importante série alphabétique générale (nos 2-31), fait apparaître notamment la Cour de Belgique (no 1), les noms de personnalités politiques telles que François Bovesse (no 2), Louis de Lichtervelde (nos 20 et 61, voir notice), Robert Godding (no 9), Camille Gutt (nos 11 et 66), Henri et Marcel-Henri Jaspar (nos 18-19, voir notices), Maurice Lippens (no 21), Jean Rey (nos 24 et 62), Paul-Henri Spaak (nos 26 et 87), Émile Vandervelde (no 28) et Paul Van Zeeland (no 31), ceux de journalistes comme Henri Grégoire (no 10) et Paul Henen (no 12) et ceux de financiers, tels que André Giron (no 8) et Max Horn (no 13). </p>

<p> <span style="font-style:italic">Principales subdivisions et rubriques</span> - Correspondance (1924-1954): nos 1-55 (correspondance avec la Cour de Belgique; correspondance avec diverses personnalités, avec classement alphabétique; correspondance diverse, avec classement alphabétique); - Secrétariat du Roi Albert Ier (1919-1951): no 56 (dossiers du Roi); - Mort de la Reine Astrid (1935): no 57; - Question royale (1945-1951): nos 58-64 (missions; correspondance avec diverses personnalités; comité d'Uccle pour la consultation populaire); - Notes politiques (1914-1935): no 65 (correspondance; extraits de presse;
.); - Participation au gouvernement (1935-1936): nos 66-85 (notes; correspondance; séances du Conseil des ministres; extraits de presse; contrôle bancaire; Office de Redressement économique, OREC; affaires; rexisme; discours; crise ministérielle;
.); - Participation au gouvernement (1938): nos 86-110 (séances du Conseil des ministres; correspondance avec les ministres; démission d'Hendrik De Man (voir notice); démission de Paul-Émile Janson; nomination de Paul-Henri Spaak comme Premier ministre; pouvoirs spéciaux; politique étrangère; politique militaire; questions écono¬miques, sociales et financières; démission de Max-Léo Gérard;
.); - Activités de Max-Léo Gérard pendant la deuxième guerre mondiale (1940-1945): no 111 (entretiens et notes; secrétaires généraux; réformes politiques et sociales;
.); - Centre d'études pour la réforme de l'État (1937-1940): nos 112-114 (procès-verbaux; notes; rapports; correspondance; extraits de presse); - Diverses questions (1905-1955): nos 115-127 (situation politique; questions financières et économiques; budgets; question scolaire;
.); - Parti libéral (1912-1954): nos 128-133 (correspondance; congrès; élections; propagande; libéralisme international; société libérale d'études et de conférences; association libérale d'Uccle;
.); - Diverses institutions (1928-1955): nos 134-144 (Société belge d'études et d'expan¬sion; So¬ciété d'économie politique; Croix-Rouge de Belgique; Comité central industriel; Banque de Bruxelles; Brufina;
.); - Notes, articles, conférences, études, brochures (1895-1952): nos 145-223 (articles et notes de Max-Léo Gérard; conférences; brochures publiées par Max-Léo Gérard; brochures de divers auteurs sur divers sujets;
.); - Publication des <span style="font-style:italic">Mémoires</span> de Paul Hymans (1944-1953): no 224. </p>

<p> <span style="font-style:italic">Instrument de recherche</span>: COSEMANS A., <span style="font-style:italic">Inventaire des archives de Max-Léo Gérard</span>, Bruxelles, 1995 = AGR T 195.

Archives du Secrétariat du Roi Albert (Max-Léo Gérard): Cet ensemble relativement volumineux (ca. 12 m courants) regroupe les dossiers formés par Max-Léo Gérard en tant que Secrétaire du Roi Albert Ier (1919-1924). La consultation de ces archives est libre. Pour ce faire, il est nécessaire d'adresser une demande de rendez-vous à l'Archiviste des Palais royaux (Instrument de recherche: JANSSENS G., "Inventaris van het Archief van het Secretariaat van Koning Albert I (Max-Léo Gérard), 1919-1924", dactylographié, 1996, disponible sur place). Notons que Max-Léo Gérard avait lui-même publié un aperçu de ces archives dans l'article suivant: GÉRARD M.-L., <span style="font-style:italic">Documents de travail du Roi Albert Ier</span>, dans <span style="font-style:italic">La Revue Générale</span>, novembre 1951, p. 1-16. Voir sur ce fonds: VANDEWOUDE É. et VANRIE A., <span style="font-style:italic">Guide des sources de l'histoire d'Afrique du Nord, d'Asie et d'Océanie</span>, p. 122-123; JANSSENS G., <span style="font-style:italic">Het archief van het koninklijk paleis te Brussel</span>, dans <span style="font-style:italic">A.B.B.</span>, t. LXII, 3-4, 1991, p. 319-320; IDEM, <span style="font-style:italic">Overzicht van de archiefbestanden en de verzamelingen bewaard op het Archief van het Koninklijk Paleis te Brussel</span> (inédit, 1992), p. 18.

<span style="font-style:italic">Publications</span>: Conférencier et collaborateur à différents journaux (<span style="font-style:italic">L'Indépendance Belge</span>, <span style="font-style:italic">La Flandre Libérale</span>, <span style="font-style:italic">Le Flambeau</span>), Max-Léo Gérard a publié de nombreuses études concernant les finances publiques (<span style="font-style:italic">Le contrôle des finances publiques</span>, dans <span style="font-style:italic">Le Flambeau</span>, février 1933, p. 189-214), les problèmes écono¬miques (<span style="font-style:italic">Situation technique du problème des matières premières</span>, dans <span style="font-style:italic">Revue écono¬mique internationale</span>, janvier 1938, p. 29-50), la réforme de l'administration (<span style="font-style:italic">Études sur la réforme des services administratifs de l'État</span>, Bruxelles, 1935, avec F. Cattoir et Z. Henin), et certains aspects de la vie politique et parlemen¬taire (<span style="font-style:italic">Une répartition du travail entre les deux Chambres</span>, dans <span style="font-style:italic">Aspects du régime parlementaire belge</span>, Bruxelles, 1956, p. 63-77). Quelques-unes de ses analyses les plus intéressantes ont été rassem¬blées sous le titre de <span style="font-style:italic">Écrits de quarante années</span> (Bruxelles, 1949). (Voir dans le fonds, sous les nos 145-217: textes de confé¬rences, travaux et articles de Max-Léo Gérard parus dans la presse quoti¬dienne ou dans des publications spécia¬lisées, comptes rendus et correspondance y relatifs).

<span style="font-style:italic">Orientation bibliographique</span>: COSEMANS A., <span style="font-style:italic">Inventaire des archives de Max-Léo Gérard</span>, Bruxelles, 1995, p. 1-2. - VAN MOLLE P., <span style="font-style:italic">Le Parlement belge</span>, p. 154. - BOTS M. et PAREYN L., <span style="font-style:italic">Beknopte bio-bibliografie van liberale prominenten</span>, p. 79. - KURGAN G., JAUMAIN S. et MONTENS V., <span style="font-style:italic">Dictionnaire des patrons en Belgique</span>, p. 308-309.

• Marc D'HOORE , 1998