Les Entreprises Générales Henri Ruttiens et Fils S.A.

• Bruxelles

L’origine de cette entreprise familiale remonte à 1878, date à laquelle Henri Ruttiens, ouvrier carreleur, s’est établi à son compte. Il se spécialisa dans les transformations et travaux de rénovation d’habitations pour des particuliers de la région bruxelloise. Ses affaires exercées rue de la Poste à Schaerbeek ont été reprises par son fils Jean Ruttiens en 1900. Celui-ci avait une formation de dessinateur industriel. En 1929, il acheta un terrain situé aux numéros 40 et 42 de la rue Max Roos dans la même commune. Il fit construire selon ses plans un immeuble d’habitation et de bureaux équipé d’une entrée cochère. Le siège de la firme y fut établi dès l’année suivante.

Son fils Henri, né le 12 avril 1906, commença son apprentissage dans l’affaire familiale dès l’âge de 16 ans tout en poursuivant des cours du soir à l’école La Ruche. Le 28 septembre 1935, Henri Ruttiens reprit la société à son compte en qualité de personne physique. Son mariage, célébré le 14 octobre 1933, lui assura la collaboration d’un architecte en la personne de son beau-père, Léon Smets. Ceci lui facilita certaines étapes préliminaires à toute construction. Au cours de ses 122 ans d’existence, l’entreprise a travaillé avec de nombreux autres architectes tels André et Jean Polak ou Jacques Vellut.

Le 17 juillet 1946, Henri Ruttiens constitua une société civile à forme de S.P.R.L. sous la dénomination <span style="font-style:italic">Immobilière Ruttiens</span>. Cette société destinée à l’achat, la vente, la construction, la transformation et location d’immeubles avait essentiellement pour but de réduire les coûts engendrés par les droits de mutation. De 1985 à 1988, elle fut actionnaire minoritaire des <span style="font-style:italic">Entreprises générales Henri Ruttiens et fils
</span>En 1951, la société mère transféra ses locaux dans un nouvel immeuble de la rue Frédéric Pelletier à Schaerbeek. Agrandi successivement en 1960 et 1969, il abrita le siège de la société jusqu’à sa liquidation

Le 6 mai 1966, la firme familiale acquit, elle aussi, un statut juridique sous la forme d’une S.P.R.L. Dès cette année-là, Jean et Marc Ruttiens furent associés en tant que gérants non statutaires à la direction de la société aux côtés de leur père. Elle était active tant dans l’achat de terrains, la construction et la vente d’immeubles à appartements ou de bâtiments destinés aux entreprises et aux particuliers que dans la rénovation intérieure ou extérieure d’immeubles existants. Des activités de ce type supposent le recours à de nombreux fournisseurs. Certains d’entre eux ont entretenu une collaboration centenaire avec <span style="font-style:italic">Les Entreprises générales Henri Ruttiens et fils.</span> Parmi ses réalisations les plus intéressantes, citons : l’immeuble de l’ancien siège social de la société <span style="font-style:italic">Cinta</span> à Schaerbeek, celui d’<span style="font-style:italic">Assubel</span>, 35 sièges d’agences pour la C.G.E.R., la vitrine du joaillier Wolfers, la galerie du Bailli à Ixelles ou la rénovation du cinéma <span style="font-style:italic">Grand Eldorado</span>

Le 31 mars 1981, la société a absorbé la S.P.R.L. <span style="font-style:italic">Marbrex </span>spécialisée dans la pose d’éléments préfabriqués en marbre. Cette société avait été constituée 14 décembre 1938 sous la dénomination <span style="font-style:italic">Moruzzi et Roelants</span>, et avait été transformée avec modification de son nom le 10 juillet 1964. Elle avait été acquise quelque temps avant son absorption par <span style="font-style:italic">les Entreprises générales Henri Ruttiens et fils</span> après avoir atteint une taille critique de développement. L’absorption semblait offrir les meilleures chances en la matière en offrant des débouchés supplémentaires et en assurant la réduction des coûts de production

Le 21 mars 1985, <span style="font-style:italic">les Entreprises générales Henri Ruttiens et fils</span> furent transformées en société anonyme afin de leur assurer des moyens financiers supplémentaires et leur permettre de faire face à la situation économique défavorable. Depuis 1981, en effet, le secteur de la construction subissait une crise structurelle et connaissait une baisse importante du chiffre d’affaires et du volume de l’emploi. Cette opération semble avoir été favorable à la société puisque dès l’année suivante elle confirma son redressement financier. En avril 1985, la famille Ruttiens transforma également sa filiale immobilière en société anonyme
Face au désintérêt de la jeune génération pour l’entreprise familiale, ses gestionnaires actuels ont décidé de dissoudre la société le 11 avril 2000. Mise en liquidation, la faillite de la société a fait l’objet d’un arrêt du Tribunal de Commerce le 4 mai dernier. Sa filiale, l’<span style="font-style:italic">Immobilière Ruttiens</span> a été dissoute, elle aussi, le 8 mai 1999.

<span style="font-style:italic">Description du fonds </span>200 mètres courants d’archives couvrant la période de 1878 à 1990
Pièces concernant la fondation (1878) et les statuts (1946-ss.) ; correspondance (1921-1950 et 1985-ss.) ; documents comptables (1878-ss.) ; registres techniques (1878-1924) ; dossiers techniques (1928-ss.) ; dossiers du contentieux (1970-ss.) ; collection de revues (1967-ss.) ; archives familiales : faire-part, discours ; archives multimédia : photos (1900-ss.) ; archives de la société Marbrex (1974-1984).

ORIENTATION BIBLIOGRAPHIQUE : Annexes au<span style="font-style:italic"> Moniteur belge</span>, 25 juillet 1946 (n° 15.351) ; 26 mai 1966 (n° 15.865) ; 11 novembre 1966 (n° 33.746)
Dossiers n° 3.029 et 193.206, du Registre de Commerce de Bruxelles
<span style="font-style:italic">Nous avons cent ans … 1878-1978. H. Ruttiens et fils</span>, Bruxelles, 1978

• Madeleine Jacquemin, Caroline Six, Chantal Vancoppenolle , 2001