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Les dépots d'archives
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Type de producteur d'archives : Entreprise/Organisation
Rubriek : Industrie
Source : Bedrijfsarchieven / Archives d'entreprises
Période : 1898-
La <span style="font-style:italic">Société Siemens - Halske</span> trouve son origine en Allemagne dès 1847 et plus précisément à Berlin. Elle a été créée par Werner von Siemens (1816-1892), ex-officier de larmée prussienne, et Georg Halske
La première trace de lexistence de <span style="font-style:italic">Siemens</span> en Belgique remonte quant à elle à 1870 ; en effet, cest à cette date que Werner von Siemens décide de nommer un représentant exclusif de sa société pour la Belgique : Edouard Rau, ingénieur belge. Celui-ci poursuivra son activité jusquà son évincement en 1892. La première agence <span style="font-style:italic">Siemens</span> était établie sur le boulevard Bisschoffsheim à Bruxelles
Le 1er septembre 1898, un <span style="font-style:italic">Bureau Technique Siemens - Halske S.A.</span> a été ouvert à Bruxelles, rue du Marais 20. Il était dirigé par Georges de Bauer, devenu officiellement le premier directeur de <span style="font-style:italic">Siemens</span> en Belgique
Lannée 1903 marque un tournant pour les activités de <span style="font-style:italic">Siemens</span> en Belgique. En effet, la concurrence grandissante oblige <span style="font-style:italic">Siemens - Halske</span> (Berlin) à fusionner avec la compagnie délectricité <span style="font-style:italic">Schuckert - Co</span>. Le <span style="font-style:italic">Bureau Technique</span> de Bruxelles se voit englober par la filiale belge de <span style="font-style:italic">Schuckert</span>. Une nouvelle société naît : la <span style="font-style:italic">Compagnie Belge dElectricité Siemens-Schuckert</span>. Elle établit ses quartiers au 15 de la rue du Congrès. La direction générale de cette société est attribuée à Arthur Gruslin et Gustave Droste. Mais, bien que lentièreté des activités du feu <span style="font-style:italic">Bureau Technique</span> ait été reprise par cette jeune société, une entité distincte (<span style="font-style:italic">Siemens - Halske</span>) est créée pour la continuation des activités exclusivement en relation avec lappareillage électrique destiné aux chemins de fer. Son siège, lui, restera celui de lancien <span style="font-style:italic">Bureau Technique</span> (rue du Marais)
Lannée 1909 changera le visage de <span style="font-style:italic">Siemens - Halske</span> en Belgique. Le 17 mai de cette année, elle devient une société belge à part entière en se muant en <span style="font-style:italic">Société Anonyme Belge Siemens - Halske</span>. Elle reprend le bureau dingénieur de Bruxelles ainsi que le département <span style="font-style:italic">Siemens</span> <span style="font-style:italic">- Halske</span> de la <span style="font-style:italic">Compagnie Belge dElectricité Simens-Schuckert S.A.</span> De plus, elle a acquis, pour ses besoins de fabrication en Belgique, les ateliers de <span style="font-style:italic">Constructions et Fonderies Alfred Veillet</span> à Leval-Trahegnies (près de La Louvière). Le conseil dadministration de la nouvelle société constituée a nommé comme directeurs deux anciens ingénieurs du <span style="font-style:italic">Bureau Technique</span> : Auguste Wirsing et Pierre Wilhem
Après la Première Guerre mondiale, la défaite allemande se traduit, pour <span style="font-style:italic">Siemens</span>, en termes concrets par la confiscation de tous ses biens dans les pays envahis par lAllemagne, Belgique incluse. Les deux sociétés <span style="font-style:italic">Siemens</span> de Bruxelles (<span style="font-style:italic">Siemens-Schuckert</span> et « lentreprise ferroviaire » <span style="font-style:italic">Siemens - Halske</span>) sont placées sous la curatelle de lEtat
Le 1er mars 1920, à la suite de hauts et de bas, la maison mère décide de repartir à zéro : elle liquide ses deux anciennes filiales au passé trop lourd et redémarre sur des bases nouvelles.
Les bureaux de <span style="font-style:italic">Siemens</span> à Bruxelles sont officiellement fermés et les activités sont reprises par la succursale de La Haye (Pays-Bas). Ce nest pasjoué pour autant, car la « germanophobie » est loin davoir disparu en Belgique. Toutefois, La Haye estime opportun de créer une petite antenne dans la capitale belge. Berlin marque son accord. Un an plus tard, le nom <span style="font-style:italic">Siemens</span> a toujours une connotation négative dans notre pays. Cest pourquoi la direction locale finit par se ranger de lavis à Walter Schloss : la nouvelle société sera donc appelée <span style="font-style:italic">Société Centrale dElectricité et de Constructions</span>.
La location dun immeuble au numéro 116 de la chaussée de Charleroi en 1927 marque un tournant définitif dans lhistoire de <span style="font-style:italic">Siemens</span> en Belgique. Ce bâtiment possède déjà un énorme atout : de lespace en suffisance (1.600 m²). A lheure actuelle, le site est dailleurs toujours la base opérationnelle de la société. Dans les années 1928, 1929 et 1930, la société loue des locaux supplémentaires à proximité immédiate de la chaussée de Charleroi afin de doter chaque division de ses propres bâtiments
A partir de 1930, <span style="font-style:italic">Siemens</span> Bruxelles retrouve sa fonction de « plaque tournante » dans le monde. Durant la seconde moitié des années vingt, des agences nouvelles se créent à Liège et à Gand. Un réseau de vente et de distribution dappareils électroménagers opérant sous le nom de <span style="font-style:italic">Protos</span> voit également le jour dans plusieurs grandes villes flamandes et wallonnes. <span style="font-style:italic">Protos</span> deviendra par la suite une nouvelle entité commerciale baptisée <span style="font-style:italic">Sadame</span>
Malheureusement, les espoirs seront réduits à néant par le krach boursier de Wall Street. Léconomie mondiale est plongée dans une crise dune gravité sans précédent. Entre 1929 et 1932, le <span style="font-style:italic">Groupe Siemens - Halske</span>, contraint de licencier des milliers de collaborateurs, voit ses effectifs diminuer pratiquement de moitié (de 140.000 à 75.000)
Les activités de la <span style="font-style:italic">S.A. Siemens</span> Bruxelles se réduisent aussi peu à peu, bien que les pertes puissent être évitées jusquen 1932. En 1938, lemprise des nazis apparaît déjà dans toute son ampleur. A Bruxelles, Walter Schloss, ladministrateur-délégué allemand de la <span style="font-style:italic">S.A. Siemens</span>, est contraint, par ordre venu den haut, de quitter son poste en raison de son « sang juif ». Le Belge Léon Bonifas lui succède en tant que nouvel homme fort de la <span style="font-style:italic">S.A. Siemens</span>, notamment parce que le ministère belge de léconomie refuse de délivrer un permis de travail à un ressortissant allemand
Le 10 mai 1940, les troupes allemandes envahissent notre pays. La <span style="font-style:italic">S.A. Siemens</span> est dès lors en très mauvaise posture. La direction belge est rapidement remplacée. Lingénieur allemand Rudolf Herlt succède à Bonifas. Des changements analogues sont opérés à tous les postes clés
La guerre ne marque certainement pas linterruption des activités de la <span style="font-style:italic">S.A. Siemens</span>, bien au contraire. A partir de 1941, la paralysie initiale fait place à une activité fébrile. Dans les ateliers de Bruxelles (momentanément transférés de la rue de lAutomne à Etterbeek à la chaussée de Ruisbroek à Forest), une ligne de production est créée pour une multitude darticles destinés aussi bien au marché belge quétranger. La représentation commerciale est également assurée à partir de cet endroit. En outre, la <span style="font-style:italic">S.A.</span> <span style="font-style:italic">Siemens</span> engrange de nombreuses commandes pour la modernisation et lextension dinstallations électrotechniques ou de réseaux de télécommunication (adaptation des centraux téléphoniques). Tout cela se traduit par un accroissement sensible de lemploi, de nouveaux investissements en machines et outils et un chiffre daffaires en progression constante.
Pendant les années de guerre, <span style="font-style:italic">Siemens</span> achète deux immeubles à la chaussée de Charleroi et deux autres dans la rue Tasson Snel. Ces acquisitions vont jouer un rôle capital pour la poursuite de lévolution de <span style="font-style:italic">Siemens</span> en Belgique.
Toutefois, la libération par les troupes alliées porte un coup fatal à la <span style="font-style:italic">S.A. Siemens</span>. Du jour au lendemain, toutes les activités sont suspendues dans la capitale. Un atelier <span style="font-style:italic">Siemens</span> de Verviers servira de refuge à la société pendant quelque temps. Mais ce nest là quun pis-aller et lorsque cet atelier ferme à son tour, il ne reste plus de trace des activités de <span style="font-style:italic">Siemens</span> en Belgique. Le 2 septembre 1944, un dernier groupe demployés allemands quitte notre pays sous la conduite de Stock.
Après le départ des dernières troupes allemandes, un « Office des Séquestres » a été créé afin de gérer provisoirement toutes les possessions allemandes en Belgique. Des centaines dentreprises, dont la <span style="font-style:italic">Société Anonyme Siemens</span> de Bruxelles, seront remises entre ses mains
A la fin 1945, lentreprise compte de nouveau 133 employés et 210 ouvriers, soit un cinquième des effectifs en place quelques années plus tôt. Bien entendu, la reconstruction du pays génère du travail. Très rapidement, à partir de 1946, les premières communications sont rétablies avec la maison mère allemande dont le siège central a été transféré à Munich après la destruction de Berlin par les bombardements. A partir de 1948, les relations se normalisent plus ou moins entre <span style="font-style:italic">Siemens S.A.</span> Bruxelles et la <span style="font-style:italic">Gruppenleitung</span> de Munich. Néanmoins, <span style="font-style:italic">Siemens Belgique</span> doit toujours faire face à une multitude de restrictions décrétées par les pouvoirs publics
Le 30 septembre 1950, dans une sorte de management buy-out, trois cadres (Emil Schumacher, Victor Schmitz et Nicolas Juncker) apportent des capitaux frais (12,5 millions de francs) et créent une nouvelle entreprise : la <span style="font-style:italic">Société Nouvelle Siemens S.A.</span> Le 11 août 1950, cette dernière passe un accord avec lOffice des Séquestres pour le rachat de certains éléments de lactif et du passif de la <span style="font-style:italic">S.A. Siemens</span>. La <span style="font-style:italic">Société Nouvelle Siemens S.A.</span> reprend ses quartiers dans lancien siège social : limposante maison de maître de la chaussée de Charleroi
Le 15 septembre 1952, la société mère allemande rachète la <span style="font-style:italic">Société Nouvelle Siemens S.A.</span>,via un holding basé au Luxembourg
En avril 1954, la société décida de démolir les vieux bâtiments des numéros 116, 118 et 120 de la chaussée de Charleroi et de les remplacer par un building moderne de sept étages. Quelques mois plus tard, deux parcelles de terrain bâties sont également achetées dans la rue Tasson Snel voisine en vue de lédification dun grand immeuble. La construction prend fin en 1960
Le terme « Nouvelle » nayant plus de raison dêtre, la raison sociale est transformée en <span style="font-style:italic">S.A. Siemens N.V.</span> le 14 décembre 1960. <span style="font-style:italic">Siemens Europa</span> <span style="font-style:italic">Beteiligungen AG</span> (<span style="font-style:italic">Siebag</span>) reprend pratiquement tout le contrôle de <span style="font-style:italic">Siemens Belgique</span>
Dans les années septante, des usines seront construites en Belgique pour pallier le manque chronique de main-duvre en Allemagne, à Oostkamp, Lanklaar, Ghlin-Baudour, Huizingen, mais aussi des laboratoires de développement à Gand et à Namur
Le 1er octobre 1966, les trois sociétés qui formaient le <span style="font-style:italic">Groupe Siemens</span> (<span style="font-style:italic">Siemens - Halske</span>, <span style="font-style:italic">Siemens-Schukertwerke</span> et <span style="font-style:italic">Siemens Reinigerwerke</span>) sont regroupées en une seule entité, la <span style="font-style:italic">Siemens Aktiengesellschaft</span>, afin de renforcer la cohésion à tous les niveaux. La restructuration à Munich est suivie avec un peu de retard de la refonte des filiales. La Belgique voit son tour le 1er octobre 1969. Six divisions jouissant dune large autonomie et dune structure propre sont mises en place : composant, informatique, énergie électrique, installations, technique médicale et télécommunications
A la fin des années soixante, la croissance et la prospérité de <span style="font-style:italic">Siemens Belgique</span> nécessitent lacquisition de nouveaux locaux. <span style="font-style:italic">Siemens</span> jette son dévolu sur une série dimmeubles de la chaussée de Charleroi et de la rue Tasson Snel voisine. Les transactions sont couronnées de succès et confèrent une nouvelle dimension au siège de la société
Entre 1981 et 1990, la progression est fulgurante avec un chiffre daffaires qui passe de 14 à environ 45 milliards de francs. Au niveau des activités, la filiale belge devient la réplique de la société mère allemande dont elle a repris toutes les compétences clés.
Elle fonde le S<span style="font-style:italic">iemens Coordination Center S.A.</span>, le 3 septembre 1985
En 1986, <span style="font-style:italic">Siemens</span> rachète deux sociétés réputées : <span style="font-style:italic">ADB</span> à Zaventem et lentreprise de téléphonie et de télécommunications <span style="font-style:italic">ATEA</span> à Herentals.
En 1989, la direction allemande considère que la structure de lensemble du groupe est trop lourde et procède à un remaniement linéaire de lorganigramme de lentreprise en créant de nouvelles unités qui assurent une plus grande transparence et efficacité
Après toutes ces années, la filiale <span style="font-style:italic">Siemens Belgique</span> ressemble comme deux gouttes deau à la maison mère. Le champ daction de la société sest considérablement étendu. Elle opère aujourdhui dans les domaines suivants : télécommunications, technologies de linformation, énergie électrique, applications industrielles, technique médicale, transports, électroménager, balisage daéroports, éclairage et composants électroniques.
<span style="font-style:italic">Objet social </span>: 1. La fabrication et la commercialisation de produits industriels dans le domaine de la construction électronique, de la construction mécanique, de la mécanique de précision et des techniques similaires, y compris la recherche, le développement, le consulting et les services techniques. La mise au point, la réalisation et la commercialisation dinstallation et parties dinstallations de production, transmission et traitement de linformation et de lénergie et toutes leurs applications. La fabrication et la commercialisation de biens qui constituent pour les produits fabriqués et commercialisés, des accessoires et des matériels ou produits auxiliaires
2. Le développement et la centralisation, au seul profit des sociétés du groupe <span style="font-style:italic">Siemens</span> dans le monde entier, des activités énumérées ci-après : publicité, fourniture et rassemblement dinformations, assurance et réassurance, recherche scientifique, relations avec les autorités nationales et internationales, centralisation des travaux comptables, administratifs et dinformatique, centralisation des opérations financières et de couverture de risques résultant des fluctuations des taux de change des monnaies ainsi que toutes activités ayant un caractère préparatoire ou auxiliaire pour les sociétés du groupe, et notamment la formation du personnel
<span style="font-style:italic">Description du fonds
</span>Plus de 100 mètres darchives
Le fonds est composé de pièces concernant la fondation (depuis la levée des séquestres), de la correspondance (10 ans), de procès-verbaux (10 ans), de pièces concernant la direction (10 ans), de pièces concernant le personnel (10 ans), de pièces concernant le domaine (10 ans), de rapports annuels (10 ans), de documents comptables (10 ans), de bulletins du personnel, darchives multimédia (5 ans)
<span style="font-style:italic">Description du fonds
</span>De 10 à 100 mètres darchives
Le fonds est composé de documents comptables (1985-) et de rapports annuels
<span style="font-style:italic">Description du fonds
</span>Les archives de la <span style="font-style:italic">S.A. Compagnie Belge dElectricité Siemens - Schuckert</span> et de la <span style="font-style:italic">Société Anonyme belge Siemens - Halske</span> font partie du fonds des archives des séquestres des Archives générales du Royaume.
Ces archives ont été séquestrées suite à la loi belge relative à la séquestration des biens des sociétés allemandes, instituée par lArrêté-Loi du 10 novembre 1918 et lArrêté royal du 18 avril 1919 <span style="font-style:italic">réglant lexécution de larrêté-loi du 10 novembre 1918, relatif à la déclaration et à la mise sous séquestre de biens et intérêts appartenant à des sujets de nations ennemies</span>
a. Il existe un fonds darchives qui concerne les archives de la société anonyme <span style="font-style:italic">Compagnie belge délectricité Siemens - Schuckert S.A.</span>.
Ce fonds est composé de 80 mètres darchives, dont 15 mètres de registres de comptabilité. Les pièces darchives sétendent sur la période 1903-1922
On trouve dans les archives des dossiers concernant la direction générale, la gestion du personnel, la comptabilité, la gestion commerciale, la correspondance commerciale, les factures, etc
b. Lautre fonds darchives concerne la société anonyme <span style="font-style:italic">Siemens - Halske</span>.
Ce fonds renferme près de 450 dossiers de correspondance générale classés chronologiquement (de 1903 à 1918) et par numéros ; ceux-ci font référence aux différents travaux réalisés par <span style="font-style:italic">Siemens - Halske</span> durant cette période
De plus, on retrouve des documents très intéressants comme des plans de constructions électriques (plus de 80 numéros), des dossiers de gestion du personnel (feuilles de quinzaines par ouvriers monteurs), de gestion financière (correspondance avec des banques), quelques livres de comptabilité (journaux, livres), mais aussi des dossiers contenant les différentes factures reçues ou expédiées et classées chronologiquement
ORIENTATION BIBLIOGRAPHIQUE :
Annexes au <span style="font-style:italic">Moniteur belge</span>, 22 novembre 1898 (n° 4.578)
Dossiers n° 227.339 et 472.434, du Registre de Commerce de Bruxelles
BALSTER Anouk-Sophia, <span style="font-style:italic">Aux débuts de la présence de Siemens en Belgique : la Compagnie dElectricité Belge Siemens-Schuckert, 1903-1920</span>, Mémoire de licence en Histoire, ULB, 1999-2000
CAMBIEN Karel, <span style="font-style:italic">1898-1998. La croissance dun groupe. Siemens. La chronique belge</span>, Bruxelles, 1998, 119 p
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