Brasserie De Boeck S.A.

• Bruxelles

Le 25 avril 1814, Pierre De Boeck établit une brasserie-distillerie dans une maison qu’il louait rue de Flandre dans le centre de Bruxelles. Devenu propriétaire de l'immeuble en 1820, il renonça six ans plus tard à ses activités de distillateur, spécialité de son père. Dès 1833, la brasserie fut connue sous la dénomination de <span style="font-style:italic">La Treille</span>. En 1843, les divers agrandissements réalisés par Pierre De Boeck et son épouse Catherine Loix grâce au rachat des maisons avoisinantes furent rassemblés pour former un bâtiment unique. Ils écoulaient leur production, constituée essentiellement de lambic et en moindre mesure de ses dérivés (mars et faro), via des « magasins » bruxellois

Le 12 novembre 1872, trois des enfants du couple, Pierre, André et François formèrent une société en nom collectif ayant pour objet « le commerce de la brasserie<span style="font-style:italic"> </span>». Le 13 janvier 1876, les frères De Boeck achetèrent un grand terrain situé à la lisière des communes de Molenbeek et de Koekelberg pour y construire, de 1877 à 1897, les vastes bâtiments de la <span style="font-style:italic">Brasserie-Malterie De Boeck Frères</span>. La qualité de leur production de bières typiquement bruxelloises fut reconnue à plusieurs reprises lors des nombreuses expositions universelles auxquelles ils participèrent

La société en nom collectif <span style="font-style:italic">De Boeck frères</span> fut dissoute le 3 avril 1907, suite au décès de Pierre. Devenu l’unique propriétaire de la société le 11 juin 1920, son fils Pierre-Louis De Boeck s’associa le 26 mai 1937 avec les frères Julien et Paul Goossens, propriétaires de l'A<span style="font-style:italic">ncienne Brasserie Goossens frères</span> pour former la société anonyme <span style="font-style:italic">Les Brasseries Unies</span>. Plus de la moitié des parts du capital de la nouvelle société qui se montait à 4 millions de francs échut à la famille De Boeck en compensation de l'apport de la <span style="font-style:italic">Brasserie De Boeck Pierre, successeur de De Boeck frères</span>

Dès 1950, la société se lança dans une politique d’expansion conduisant au rachat progressif d’un grand nombre de brasseries traditionnelles encore en activité dans l’agglomération bruxelloise. En 1955, la constitution d'une nouvelle société donna lieu à un nouveau partage des parts entre les familles Goossens et De Boeck. Parallèlement la direction des<span style="font-style:italic"> Brasseries Réunies</span> entreprit un important processus de modernisation et d’optimisation de ses activités et des bâtiments qu’elle occupait

Le 21 mars 1964, la famille De Boeck racheta les dernières parts en possession de la famille Goossens. Cette absorption se concrétisa par un changement de dénomination. Le 7 janvier 1969, les <span style="font-style:italic">Brasseries Réunies</span> redevinrent la <span style="font-style:italic">Brasserie De Boeck</span> S.A. tandis que leur appellation était attribuée à une autre société du groupe l’<span style="font-style:italic">Ancienne Brasserie Louis et Emile De Coster </span>dont le siège social se situait à la même adresse que la société mère.<span style="font-style:italic"> </span>La marque du groupe contrôlé par la brasserie De Boeck fut cependant rachetée par la <span style="font-style:italic">Brasserie Vandenstock</span> (Belle-Vue) à la fin des années septante. Le 20 décembre 1989, la société fut mise en liquidation et toutes ses parts furent cédées à la société <span style="font-style:italic">Unibra</span>

<span style="font-style:italic">Description du fonds </span>16 mètres courants d’archives couvrant la période de 1895 à 1971. L'essentiel des archives concerne néanmoins la période 1953-1971 qui correspond aux années de gestion de Michel De Boeck, dernier administrateur de la société. Celui-ci a tenu à conserver les actes de propriété des bâtiments situés rue de Flandre et rue Van Hoegaerde ainsi que des documents plus personnels tels les livres des brassins (1872-1969). Pièces concernant la fondation et les statuts (1907-1969) ; documents concernant le patrimoine financier (1938-1941) ; documents du service juridique (1907-1967) ; dossiers des absorptions (1965-1971) ; pièces concernant le domaine (1925-1969) ; documents relatifs à la recherche et au développement (1912-1963) ; dossiers de documentation (1891-1971) ; documents relatifs aux activités commerciales (1954-1969) ; documents concernant les relations extérieures (1895-1967) ; documents comptables (1910-1969) ; pièces concernant le personnel (1941-1969) ; dossier sur l'Exposition Universelle de 1958

ORIENTATION BIBLIOGRAPHIQUE : Annexes au<span style="font-style:italic"> Moniteur belge</span>, 1937 (n° 9.777-2) ; 25 janvier 1969 (n° 212-8)
DE KEUKELEIRE M., « Quand le lambic se fabriquait à Bruxelles… », dans <span style="font-style:italic">Cahiers de La Fonderie</span>, juin 1990, n° 8
DELPLANCQ T., « Les brasseries de lambic. Données historiques et géographiques (XVIIIème-XXème siècles) », dans <span style="font-style:italic">Archives et Bibliothèques de Belgique</span>, 1996, n° 67, pp. 279 et 299-300

• Madeleine Jacquemin, Caroline Six, Chantal Vancoppenolle , 2001