Koninklijke Academie voor Franse Taal- en Letterkunde

• Bruxelles

L’Académie, dont le siège est fixé à Bruxelles, regroupe des personnalités qui, par leurs travaux, leurs écrits ou leurs discours, ont contribué de la façon la plus éminente, en Belgique ou à l’étranger, à l’illustration de la langue française et de la francophonie. Leur nombre s’élève à 40. Parmi ces membres, 30 appartiennent à la Communauté française dont 20 sont choisis au titre littéraire et 10 au titre philologique. Le nombre de membres étrangers est fixé à 10. Ces derniers assistent aux séances de l’Académie mais ne participent pas à l’élection des membres appartenant à la Communauté française. L’Académie est organisée en deux sections: la section littéraire et la section philologique qui élisent chacune un directeur.

La direction de l’ARLLF est assurée par un bureau constitué du directeur, du vice-directeur et du secrétaire perpétuel, tous trois élus parmi les membres appartenant à la Communauté française. Le directeur et le vicedirecteur sont élus pour un an. Le directeur préside les séances et fait partie de toutes les commissions de l’Académie. Le bureau organise et préside les manifestations internes et externes de l'Académie.

La commission administrative possède les pouvoirs de gestion et est renouvelée annuellement. Elle est composée du directeur, du vicedirecteur, du directeur sortant, du secrétaire perpétuel et de deux membres appartenant à la Communauté française choisis, l’un au titre littéraire, l’autre au titre philologique. Ces derniers sont nommés pour un mandat renouvelable de 3 ans. La commission administrative établit et adopte le budget et les comptes, représente l’Académie à l’égard des tiers et gère et administre les propriétés foncières et mobilières de l’ARLLF.

Outre la commission administrative, il existe d’autres commissions au sein de l’Académie: la commission de la bibliographie et la commission des publications. Cette dernière est composée du directeur, du vice-directeur, du directeur sortant, du secrétaire perpétuel, du secrétaire perpétuel sortant et de deux représentants de chacune des sections.

Le secrétaire perpétuel est élu par les membres appartenant à la Communauté française. Il a pour mission de tenir le registre des délibérations et de signer avec le directeur les résolutions, les motions et les procès-verbaux.

L’Exécutif de la Communauté française met à la disposition de l’Académie le personnel scientifique, administratif et technique nécessaire à l’accomplissement de ses missions.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, un mouvement se dessine dans certains milieux intellectuels en faveur de la création d’une Académie de langue et de littérature françaises. Il trouve sa justification dans l’efflorescence que la littérature francophone belge a connue depuis 1880. Contrairement à la Flandre qui connaît une institution de ce type depuis 1886 avec la <span style="font-style:italic">Koninklijke Vlaamse academie voor taal- en letterkunde</span> (KANTL)<span style="font-style:italic">*</span>, la mise sur pied d’une telle Académie du côté francophone fait face à de multiples difficultés. Il a d’abord été proposé de constituer une quatrième classe réservée aux littérateurs au sein de l’<span style="font-style:italic">Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique*</span>. Cette dernière consentait en effet à accueillir les littérateurs dans sa classe des Lettres à la condition que leurs activités s’orientent dans le sens des recherches scientifiques ou morales. Cependant, par deux fois, l’Académie, toutes classes réunies, se prononce contre ce projet de modification de ses statuts organiques. En 1920, Jules Destrée, alors ministre des Arts et des Sciences, propose la création d’une <span style="font-style:italic">Académie royale de langue et de littérature françaises </span>(ARLLF) qui sera rendue effective par l’arrêté royal du 19 août. Le 23 avril de l’année suivante, le règlement d’ordre intérieur est approuvé et, par la loi du 2 août 1930, l’Académie se voit octroyer la personnalité civile.

Bien qu’inspirée par l’Académie française, l’<span style="font-style:italic">Académie royale de langue et de littérature françaises </span>en diffère quelque peu. Certes elle compte aussi quarante fauteuils, mais leur destination diverge sensiblement de ceux de Paris. En effet, dès l’origine les femmes y ont accès, les membres étrangers en occupent un quart et la même proportion d’écrivains et de philologues est respectée (qu’il s’agisse des membres belges ou étrangers, deux tiers sont élus à titre littéraire, un tiers à titre philologique).

Suite à la communautarisation de l’État belge, les statuts de l’Académie sont modifiés en 1993 afin de les faire correspondre à la nouvelle réalité institutionnelle

Statut: L’<span style="font-style:italic">Académie royale de langue et de littérature françaises </span>est un établissement public doté de la personnalité juridique en vertu de la loi du 2 août 1930. L’Académie est placée sous la haute protection du roi et sous la tutelle du ministre qui a les Arts et les Sciences, puis la Culture dans ses attributions. Suite à la communautarisation de la Belgique, l’ARLLF est placée sous la tutelle du ministre de la Communauté française compétent pour la Culture.

Le <span style="font-style:italic">Bulletin de l’Académie royale de langue et de littérature françaises, </span>1922- , est un semestriel qui contient notamment les communications des membres aux séances mensuelles, les discours prononcés aux séances publiques ainsi que des articles sur la littérature belge francophone.

L’ARLLF publie, seule, en coédition ou en partenariat, des études de critique et d’histoire littéraires ou des rééditions d’œuvres littéraires belges. L’Académie possède un catalogue de près de 200 titres, dont certains en format poche. Ces ouvrages son répartis par catégories: -. « anthologies » reprenant <span style="font-style:italic">La poésie francophone de Belgique (1804-1962)</span>, tomes I à IV, Bruxelles, 1985-1992; -. « Bibliographie »; -. « Carnets intimes »; -. « Correspondance »; -. « Essais littéraires »; -. « Nouvelles »; -. « Philologie et linguistique »; -. « Poésie »; -. « Romans »; -. « Théâtre »

L’Académie est également officiellement chargée de la <span style="font-style:italic">Bibliographie des écrivains de la Communauté française de Belgique</span>, précédemment dénommée <span style="font-style:italic">Bibliographie des écrivains français de Belgique</span>. Elle publie également un <span style="font-style:italic">Annuaire de l’Académie royale de langue et de littérature françaises</span>, 1929- , contenant notamment la liste des académiciens, les prix décernés, des articles sur les membres décédés et les textes juridiques se rapportant à l’Académie. <span style="font-style:italic">L’alphabet illustré de l’Académie</span>, Bruxelles, 1995, reprend quant à lui des notices sur les 154 membres belges et étrangers depuis la création de l’Académie.

Orientation bibliographique: LE BRUN J., <span style="font-style:italic">Dictionnaire des services publics</span>, n° 1; TROUSSON R., <span style="font-style:italic">Petite histoire de l’Académie</span>, Académie royale de langue et de littérature françaises, Bruxelles, 1999; VAN DER CRUYSSEN C., <span style="font-style:italic">Het ministerie van Onderwijs en Cultuur (1878-1884, 1907-1991). Deel III: Repertoria van de wetenschappelijke instellingen van de Staat, van de Academies en van de Domeinen van Gasbeek en Mariemont</span>, AR, Brussel, pp. 39-40 (Miscellanea Archivistica. Studia 85).

• Flore Plisnier , 2008